top of page

Dernière mise à jour : 26 mars

À chaque année, lorsque commence la saison agricole, de nombreuses petites fermes inondent les médias sociaux de photos de vaillantes agricultrices et de fiers agriculteurs dans une serre ou dans un champ, en plein travail. Et, de plus en plus, la dimension écologique de notre travail est mise de l'avant dans plusieurs de ces publications. Or, il n'est pas toujours facile de savoir ce qui constitue un engagement écologique réel et ce qui relève plutôt de l'écoblanchiment.


Dans le cas du maraîchage, nous avons l'immense chance d'avoir au Québec le réseau des fermiers et des fermières de famille qui pratiquent une agriculture résolument écologique et solidaire. On peut notamment citer la CAPÉ, la Coopérative pour une Agriculture de Proximité Écologique. Elle possède par exemple un volet recherche et développement qui lui permet de créer des outils peu ou pas motorisés adaptés à son type de maraîchage. Ainsi, la CAPÉ favorise des pratiques agricoles qui nécessitent plus de bras (donc qui créent plus d'emplois), mais qui dépendent moins des énergies fossiles.


En apiculture, il est plus difficile de s'y retrouver, mais la première chose à considérer si l'on veut un miel issu de pratiques apicoles moins dommageables pour l'environnement est d'acheter local. On sait comment sont produits les miels au Québec, mais ce n'est pas toujours le cas quand un miel vient d'ailleurs.


Notre rucher principal, dans la Matawinie.


On peut également opter pour un miel certifié biologique. En effet, cette certification se base sur l'application d'un cahier des charges strict visant à assurer la santé des colonies d'abeilles. En bio, on n'est par exemple pas censé mettre des ruches sur un site où elles manqueraient de nourriture pendant la belle saison. On favorise ainsi une alimentation naturelle des colonies plutôt que le recours aux suppléments alimentaires.


Il n'en demeure pas moins que la certification biologique vise avant tout à assurer l'innocuité des produits certifiés. Pour un miel, ce sera par exemple le fait que les colonies qui l'ont produit n'ont pas été exposées à de vastes étendues de pesticides (au Québec, les monocultures de maïs et de soya principalement). Mais la certification ne prend pas en compte la dépendance aux énergies fossiles. Il s'agit pourtant de la principale source de pollution générée par notre activité. Pour se dire écologique, une ferme apicole doit pourtant considérer la pollution générée par ses activités.


Chez Alexis et Propolis, nous avons eu la chance de créer notre entreprise dans un contexte où la question climatique commençait à être discutée. C'est la raison pour laquelle nous avons pensé notre modèle d'affaires sur le fait de ne pas posséder de camion. C'est bien simple: fabriquer un tel véhicule pollue énormément, alors nous avons réfléchi à la manière de mener à bien nos activités sans en avoir besoin continuellement. Plutôt, nous empruntons un pick-up à quelques reprises dans la saison, les rares fois où nous devons déplacer nos ruches. Par ailleurs, ces dernières se trouvent toutes dans un rayon de moins de 10km, ce qui limite radicalement les déplacements nécessaires pour s'occuper des colonies. Ce modèle n'est pas parfait, mais il a le mérite de générer significativement moins de pollution.


Il ne s'agit bien sûr pas du seul facteur à considérer pour parler d'apiculture écologique: un recours raisonné et limité aux technologies numériques, ou encore la minimisation des impacts reliés à la construction des bâtiments agricoles sont également des occasions de faire preuve de sobriété énergétique. Et n'oublions pas que, parfois, le travail agricole exige que nous fassions des choix plus ou moins écologiques, mais qui nous évitent l'épuisement ou encore qui nous permettent de gagner mieux notre vie. Le cas échéant, il faut simplement faire preuve de transparence envers notre clientèle.

Dernière mise à jour : 4 avr.

Si vous vous intéressez au miel et que vous recherchez des miels de qualité, vous avez certainement entendu parler du miel «brut». Il s’agit de miel qui n’est pas chauffé durant son extraction et qui n’est filtré que grossièrement. Et, bien évidemment, il n’est pas pasteurisé. Ainsi, il conserve toutes ses propriétés ainsi que toute les subtilités de ses arômes. En gros, du miel brut, c’est du miel de qualité supérieure.


Mais alors, pourquoi tous les miels ne sont-ils pas extraits et filtrés de cette manière? On pourrait en effet penser que tout le monde souhaite avoir du miel de la meilleure qualité. Certainement, mais il existe pourtant plusieurs raisons qui font en sorte que le miel brut commence seulement à gagner en popularité au Québec.


La première raison est simple : à partir des années 1950, nous avons été habitués à consommer du miel chauffé, et donc liquide (1). Lorsque le miel cristallisait («pognait en sucre», comme on dit), on avait l’habitude de le faire chauffer pour le rendre de nouveau liquide. D’ailleurs, il m’arrive parfois de me faire demander dans les marchés si le miel que je vends est encore bon! C’est une belle occasion d’expliquer aux gens ce qu’est un miel brut.


La deuxième raison pour laquelle on peut chauffer le miel est d’ordre pratique. Le travail agricole est chronophage : on travaille tout le temps! Or, chauffer le miel durant son extraction permet d’accélérer le processus. Autrement dit, ça coule plus vite dans les machines et dans les pots. Auparavant, quand on ne se rendait pas compte que cela affectait la qualité du miel, c’était une pratique répandue. Mais les choses ont bien changé : dans Lanaudière, par exemple, plusieurs apicultrices et apiculteurs proposent aujourd’hui du miel brut.


Un miel de pissenlit brassé en début de cristallisation présentera une texture crémeuse.

Ce type de miel ne reste liquide que durant les semaines qui suivent sa mise en pot. Ainsi, la plupart du temps, on le consomme sous sa forme cristallisée. La meilleure façon de le consommer sous cette forme? À la cuillère! C’est un peu comme prendre un bonbon, mais sans emballage en plastique. Il est aussi possible d’en intégrer de petites quantités à vos vinaigrettes en brassant énergiquement pendant une minute. Du côté des thés, tisanes et cafés, il suffit d’attendre que votre breuvage ne soit plus brûlant. Vous pourrez alors y dissoudre facilement du miel brut sans le cuire (donc sans en perdre toutes les propriétés). Pour le mettre dans une préparation sucrée où il sera de toute façon chauffé, vous pouvez le ramollir au four pendant que vous préparez le mélange à gâteau. Cela facilitera l’obtention d’un mélange uniforme.


Dans tous les cas, lorsque vous consommez un miel brut, prenez le temps de le savourer : les abeilles ont travaillé avec ardeur pour le fabriquer, et l’apicultrice ou l’apiculteur n’a pas compté son temps pour vous offrir le meilleur du miel. Consommer un miel local et brut, c’est un peu entrer en communion avec votre communauté.






Dernière mise à jour : 4 avr.

Les ateliers que nous donnons durant l’été nous le rappellent : les gens sont curieux de comprendre le monde des abeilles et ont développé un lien affectif avec celles-ci. Mais de quelles abeilles parle-t-on, exactement?


Les nombreux reportages sur ces insectes fascinants montrent invariablement des images d’abeilles rayées, jaunes et noires, vivant en colonie et produisant du miel. Une apicultrice ou un apiculteur est souvent sollicité pour donner des détails sur le fonctionnement de cette microsociété que constitue la colonie. Et l’on évoque régulièrement les difficultés rencontrées par ces abeilles, qui doivent faire face à un environnement inhospitalier (pesticides, monocultures) et à des maladies et parasites (en premier lieu, le varroa).


Et non, ceci n'est pas une fourmi!

Pourtant, ces abeilles ne sont pas des abeilles indigènes du Québec. Cela veut dire qu’elles ne sont pas originaires d’ici et que, sans l’aide de l’être humain, les colonies survivraient bien difficilement à nos hivers rigoureux. Mais alors, n’existe-t-il pas d’abeilles indigènes dans les régions nordiques? Oui, et elles sont nombreuses!


À l’heure actuelle, plus de 380 espères d’abeilles différentes ont été identifiées au Québec : de tailles variées (souvent plus petites que Apis mellifera, l’abeille à miel), arborant des couleurs allant du noir profond au vert métallique, elles sont partout. Certaines peuvent être confondues avec des fourmis, d’autres sont carrément invisibles si l’on n’a pas été initié à l’observation des abeilles. Et elles ont presque toute un point en commun : ce sont des abeilles solitaires.


Si les colonies d’Apis mellifera sont considérées comme des organismes complexes, ce n’est pas à l’échelle de la colonie, mais à celle de l’abeille elle-même qu’il faut considérer les abeilles indigènes du Québec. Chez elles, pas d’ouvrières, de reine ou d’organisation en castes : si l’on excepte les bourdons qui forment de petites colonies (techniquement, les bourdons sont aussi des abeilles), les abeilles indigènes ne font de nids que pour y pondre leurs œufs, puis elles meurent. Généralement, il s’agit de galeries souterraines, mais ce peut être aussi des cavités creusées dans des tiges d’arbre tendres.


Le monde des abeilles indigènes est donc un monde fascinant qui mérite d’être découvert et apprécié. En effet, ce sont ces abeilles-là qui constituent notre biodiversité au Québec. Ce sont elles qui sont essentielles à nos écosystèmes, et non les abeilles à miel (même si on les aime beaucoup aussi). C’est la raison pour laquelle nous proposons des ateliers et des conférences pour présenter ces abeilles indigènes. Si vous avez la chance d’assister à l’une de nos activités, vous verrez : vous tomberez en amour avec les abeilles québécoises!




bottom of page